Fr: Illuminés de Bavière

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Illuminés de Bavière

Les Illuminés de Bavière (ou parfois Illuminati de Bavière) (en allemand der Illuminatenorden) furent une société secrète allemande du XVIIIe siècle qui se réclamait de la philosophie des Lumières.

Fondée le 1er mai 1776 par le philosophe et théologien Adam Weishaupt à Ingolstadt, elle eut à faire face à des dissensions internes avant d'être interdite par un édit du gouvernement bavarois en 1785 et de disparaître peu après.

De nombreux mythes et théories du complot ont prétendu que l'ordre survécut à son interdiction et qu'il serait responsable, entre autres, de la Révolution française, de complots contre l'Église catholique romaine ainsi que de la constitution du nouvel ordre mondial.

Création

Cette société, mouvement éphémère de libres penseurs rationalistes et progressistes, la plus radicale mouvance du siècle des Lumières a été fondée le 1er mai 1776 par Adam Weishaupt, professeur de droit canonique à l'université d'Ingolstadt, dans le royaume de Bavière, où l’Électeur conservateur Charles Théodore succéda en 1777 au progressiste et éclairé Maximilien III Joseph. Maximilien avait l'idée de créer un Ordre où le savoir serait partagé et où des connaissances ésotériques pourraient être transmises aux membres des grades les plus élevés. Tout d'abord École secrète, le groupe fut d'abord baptisé Bund der Perfektibilisten (Cercle des Perfectibilistes) puis Illuminatenorden (Ordre des Illuminés).

Le but était le perfectionnement et progrès de l'humanité dans la liberté, l'égalité et la fraternité.

Organisation

Cette organisation pyramidale ne se réclame pas à ses débuts de la franc-maçonnerie, que son fondateur observe avec un certain dédain. Weishaupt y porte le titre de « Général » et est assisté par un « Conseil Suprême » formé de ses premiers compagnons, qu'il appelle « aréopagites ». Seule la direction de l'organisation connaît ses secrets et ses objectifs matérialistes et anticléricaux. Les nouveaux recrutés, les « Novices » doivent observer une période probatoire d'environ deux ans avant d'accéder au grade de « Minerval » après une initiation qui reprend des thèmes et des dénominations de l'antiquité. Le recrutement reste limité à la Bavière et ne dépasse pas quelques dizaines de membres jusqu'en 1780, date à laquelle Weishaupt décide de renforcer son organisation en reprenant certaines formes maçonniques et en infiltrant quelques loges allemandes, notamment la loge « A la Prudence » dans laquelle il entra en février 1777 bien qu'elle défendait des conceptions mystiques très différentes des siennes, et la loge « Théodore au Bon Conseil » de Munich à laquelle s'affilièrent deux autres membres dirigeants de son ordre.

Réorganisation: apport de Knigge

La même année 1780, le baron Adolf von Knigge rejoint le mouvement. Franc-maçon depuis 1773, il réorganise l'ordre des illumaten en trois classes:

  • Première classe – Pépinière:
Cahier préparatoire
Noviciat
Minerval
Illuminé Mineur
  • Deuxième classe – Franc-maçonnerie:
Apprenti
Compagnon
Maître
Illuminé majeur ou Novice écossais
Illuminé dirigeant ou Chevalier écossais
  • Troisième classe – Mystères:
Petits Mystères - Prêtre
Petits Mystères - Régent ou Prince
Grands Mystères - Mage
Grands Mystères - Roi

Knigge donne à l'ordre une direction philosophique moins anticléricale et plus rousseauiste, fondée sur un idéal d'ascétisme et de retour de l'homme à l'état de nature.

Le 25 octobre 1782 est constituée une Grande Loge provinciale. La société atteint alors son apogée, se répandant dans les pays rhénans, en Autriche et en Suisse. Cependant, le conflit entre Knigge et Weishaupt s'envenime, et le premier, que le second accuse de « fanatisme religieux » se retire en avril 1784 en publiant un mémoire condamnant les conceptions anticléricales de Weishaupt et de la majorité des dirigeants de l'ordre.

Répression

Le 22 juin 1784, l'électeur de Bavière, Charles Théodore, bannit toutes les sociétés secrètes, ce qui inclut les Illuminati et la franc-maçonnerie. En février 1785, Weishaupt est destitué de sa chaire universitaire et banni de Bavière. Il se réfugie alors à Gotha, sous la protection du duc de Saxe, l'électeur Frédéric-Auguste III, (que Napoléon fera Frédéric-Auguste Ier, roi de Saxe).

C'est alors le journaliste Johann Bode qui devient de fait le chef de l'Ordre. En 1787, il se rend en France, à Strasbourg, puis à Paris, où il rencontre les membres de la loge des Philalèthes. Selon son « Journal de voyage », certains d'entre eux constitueront alors un noyau secret de « Philadelphes », ressemblant aux Illuminaten allemands.

Traqués, assimilés à des criminels, les Illuminés de Bavière disparaissent totalement du Sud de l'Allemagne dès 1786, seuls quelques foyers résistant en Saxe jusqu'en 1789.

Citations du fondateur Adam Weishaupt

  • "Je songe à établir un système de loges confédérées...Nous avons le plus grand intérêt à établir dans la franc-maçonnerie un système éclectique...Nous aurons tout ce que nous voudrons..." (lettre du 11 janvier 1783)
  • "Une partie de notre force réside dans notre dissimulation. Et à tout prendre, on ne nous connaît que trop et nous avons été suffisamment infiltrés." (A. Weishaupt in J. H. Faber, Le véritable Illuminé ou les vrais rituels primitifs des Illuminés)
  • "Nous travaillons à restituer à l’homme méritant son salaire jusqu’alors arraché illégitimement, à rendre leurs forces aux faibles, à ceux qui sont tombés, les moyens de s’améliorer, aux méchants, leurs chaînes et à l'humanité, sa haute dignité." (A. Weishaupt in J. H. Faber, Le véritable Illuminé ou les vrais rituels primitifs des Illuminés )
  • "Dites à tous vos gens, sans timidité ni scrupule, que l’Ordre ne prie personne d'entrer ou de rester : il lui est indifférent d’avoir peu ou beaucoup de membres, qu’ils soient riches ou pauvres, fils de princes ou artisans. Il recherche le moins possible les importants et les riches, car ceux-ci conviennent rarement ; ils peuvent s’estimer heureux d’être admis : habituellement leur heureuse condition et leurs positions les empêchent d'envisager à quel point l’homme a besoin de l’autre (...)" (Ibid.)

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