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Convention Nationale du Régime Ecossais Rectifié

En Franc-Maçonnerie comme ailleurs, on ne parle jamais assez de ce qui fonctionne bien. On préfèrera toujours – bien à tort – les trains qui déraillent plutôt que les trains qui arrivent à l’heure.

Peut-être aussi parce que les francs-maçons hésitent à faire parler d’eux lorsqu’ils organisent des événements internes mais qui ont indubitablement une portée susceptible d’intéresser les autres frères et sœurs en France.

Ainsi, la Convention Nationale du Régime Ecossais Rectifié de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO) qui s’est tenue le 27 octobre 2012 à Lyon.

Cette Convention a réuni plus de 980 frères de la GLTSO pratiquant le Rite (Régime) Ecossais Rectifié (RER) qui est le rite officiel de cette obédience maçonnique (c’est-à-dire que c’est à ce rite que se tiennent les cérémonies officielles).

Car la GLTSO est une fédération de loges qui pratiquent des rites différents, même si le RER est de loin le rite majoritaire dans cette obédience.

Les près de 5000 frères qui composent la GLTSO travaillent en effet non seulement au RER, mais aussi au Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA), au Rite anglais de style Emulation, au Rite Français Traditionnel, au Rite d’York et au Rite du Standard d’Ecosse.

L’actuel Grand-Maître de la GLTSO, Jean Dubar, est la preuve que l’on peut occuper ce poste sans pour autant pratiquer le RER comme rite principal.

Le 27 octobre 2012 a donc eu lieu cette grande convention du Régime Ecossais Rectifié de la GLTSO avec la participation des responsables des appareils du RER d’autres obédiences.

C’est le passé Grand-Maître de la GLTSO Jean-Marc Pétillot, qui fut l’architecte et l’organisateur de cette cérémonie qui s’est déroulée en présence du Grand-Maître, Jean Dubar.

Face à près de 1000 frères pratiquant le Rite Ecossais Rectifié, réunis en une assemblée nombreuse et fraternelle au Palais des Sports de Lyon, l’émotion était plus que perceptible. La force du nombre, reliée à l’intensité du Rite, irradiait sur les participants.

C’est dans ce genre de cérémonies que les frères se rendent compte très concrètement qu’ils ne sont pas isolés dans leur loge mais qu’ils constituent une vraie force spirituelle.

Le passé Grand-Maître Jean-Marc Pétillot, manifestement très ému, concluait la cérémonie sur ces mots : « Le temps passe et s’efface à nos yeux, mais il est toujours en présence du Grand Architecte de l’Univers. » S’il fallait que cette phrase fût justifiée, elle l’a été pleinement en ce jour. Le temps est passé et déjà il demeure, reflet des temps à venir, au-delà, une fois encore, de ce qu’il est convenu d’appeler nos limites, au delà de la notion de grades, au-delà de nos décors, au delà de revêtements plus près de l’orgueil que de l’humilité. » (…) « Oui, ce qui fut doit demeurer et ce qui est, doit nous faire envisager ce qui sera! Mes frères Apprentis, Compagnons, Maîtres, tous ici présents, cela ne dépend que de chacun de vous, qui repartira aujourd’hui plus riche de ce que tous les autres frères lui auront apporté. La progression individuelle n’est effective que sous le sceau du collectif. Nous avons en commun l’intention, la volonté, il nous reste l’action dédiée à cette seule intention qui nous lie désormais irrévocablement : continuer de plus belle ! »


La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, née en 1958, a désormais une place importante et stabilisée au sein de la Franc-Maçonnerie Française. Et une voix qui compte et qui est non seulement écoutée, mais entendue.

Chaque participant avait certainement en tête le convent des Gaules qui s’est tenu à Lyon justement en 1778 et celui de Wilhelmsbad qui a eu lieu exactement 230 années avant et qui avait finalisé la création, en 1782 donc, du Rite Ecossais Rectifié.

Pour celles et ceux qui connaissent mal ce rite, il s’agit d’un rite à très forte connotation spirituelle, voire christique qui se compose de plusieurs grades (Loges Bleues : Apprenti, Compagnon, Maître, Maître Écossais de Saint-André. Ordre intérieur : Écuyer novice, Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte (CBCS). Classe secrète (Collège métropolitain) : Profès, Grand Profès).

Les personnalités qui ont influencées le rite sont Martinès de Pasqually (et son ordre des élus Coën, comme son Traité sur la Réincarnation des Etres), Louis-Claude de Saint-Martin, dit Le Philosophe Inconnu, et bien entendu Jean-Baptiste Willermoz qui fut le grand organisateur du Rite, inspiré à l’origine par la Stricte Observance Templière allemande du Baron de Hundt.

C’est de tout cela que se nourrit ce rite complexe mais passionnant, qui connait indubitablement un nouvel essor et un regain d’intérêt, notamment grâce à ses promoteurs de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra.

La tenue de Lyon avait été précédée d’une journée de travail dans les locaux de la GLTSO à Villeurbanne autour de trois tables rondes, la première concernant les ateliers bleus, la seconde les ateliers verts et la troisième les ateliers blancs.

Il aurait été dommage qu’une telle manifestation, qui a connu un réel succès soit demeurée inconnue du plus grand nombre. Il s’agit là d’un effort louable des responsables de la GLTSO qui travaillent d’ordinaire dans une très grande discrétion.

La Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra s’inscrit par ailleurs, aux côtés de la Grande Loge de France et d’autres obédiences maçonniques françaises, dans le processus de recomposition du paysage maçonnique français pour un retour à la fraternité universelle avec la Franc-Maçonnerie régulière traditionnelle.

Un grand bravo en tout cas à la GLTSO pour avoir organisé cette belle convention autour du Rite Ecossais Rectifié et de le faire rayonner de belle manière dans notre pays.

Jean-Laurent TURBET